« Cent ans après le premier télégramme diplomatique entre l’ambassade de France aux États-Unis et Paris, la France a transmis son premier télégramme diplomatique en cryptographie post-quantique ! » annonçait le Président de la République sur Twitter le 30 novembre dernier. Mais, alors, qu’est-ce que la cryptographie post-quantique ? Derrière ce terme a priori complexe se cache en réalité un besoin très simple : il s’agit de nouveaux algorithmes, plus sécurisés, permettant de résister à la révolution imminente de l’ordinateur quantique.
Un peu de contexte : l’informatique quantique est une technologie qui consiste à augmenter massivement la puissance de calcul des superordinateurs et ainsi, à accélérer et simplifier l’analyse de données. L’informatique quantique pourrait ainsi se révéler une rupture technologique extrêmement puissante. Toute révolution amène des innovations majeures dans de nombreux aspects de la vie moderne. Les ordinateurs quantiques auront par exemple le potentiel de mettre au point de nouveaux médicaments grâce à la simulation moléculaire, de prévoir les conditions météorologiques de manière plus précise ou encore de réduire les embouteillages grâce à l’optimisation de la synchronisation des feux de circulation dans les villes pour fluidifier le trafic.
La révolution quantique : opportunité ou menace ?
Bien qu’aucun ordinateur quantique ne soit encore assez sophistiqué pour atteindre cette puissance de calcul promise, l’arrivée de cette technologie n’est plus une utopie. Au-delà des opportunités d’évolution, l’informatique quantique pourrait s’avérer nocive si elle arrivait entre les mains d’acteurs malveillants. Les algorithmes de chiffrement utilisés aujourd’hui pour sécuriser les communications, les transactions financières et les données sensibles pourraient être cassés rapidement par un ordinateur quantique suffisamment puissant.
Cela pourrait entraîner des conséquences majeures, compromettant la confidentialité et l’intégrité des informations, ainsi que la confiance dans les systèmes numériques. Des hackers pourraient ainsi contourner les systèmes de chiffrement utilisés à l’heure actuelle, qui sécurisent actuellement les transferts de données sur internet des banques et des armées par exemple.
La meilleure défense, c’est l’anticipation
Largement motivés par les bouleversements technologiques que cette machine devrait apporter, les géants de la technologie, les investisseurs, mais aussi les gouvernements se préparent à cette révolution en construction. À l’image du gouvernement français qui a annoncé en 2021 investir près de deux milliards d’euros dans le domaine quantique pour accompagner la transformation de l’industrie française. La course au quantique vise donc à développer, dès à présent, des défenses solides contre les attaques basées sur l’informatique quantique, en mettant l’accent sur la recherche en cryptographie post-quantique.
La conception et le déploiement d’algorithmes post-quantiques sécurisés peut prendre des années. Cependant, le National Institute of Standards and Technology (NIST) a sélectionné en juillet 2022 quatre algorithmes amenés à développer une norme de cryptographie post-quantique basée sur des algorithmes de chiffrement capables de résister aux processeurs quantiques.
Bien que le quantique n’ait pas encore révolutionné l’informatique classique, les risques amenés par l’ordinateur quantique s’anticipent dès aujourd’hui . La sensibilisation, la recherche et l’adoption de solutions de cryptographie post-quantique constituent des éléments clés pour relever ces défis et assurer la sécurité des communications et des données à l’ère de l’informatique quantique.
Article rédigé par Laura Bandiera
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