Les nouvelles technologies impactent aujourd’hui la plupart des aspects de notre quotidien. Depuis plusieurs décennies, elles connaissent un développement rapide et le secteur de la santé, dont la digitalisation est inévitable, a été particulièrement impacté par l’émergence de nouvelles applications. En France, les investissements dans l’e-santé – domaine regroupant les outils numériques en matière de santé – se maintiennent d’ailleurs à un bon niveau, faisant de l’Hexagone le pays d’Europe occidentale le mieux doté en fonds investissant dans l’e-santé, avec 577 millions d’euros collecté en 2021. Coup d’œil sur 4 façons dont les nouvelles technologies transforment le secteur de la santé.
Faciliter la prévention et le suivi grâce à la santé mobile
Grâce aux nombreuses applications, objets connectés et autres traqueurs disponibles sur le marché, la prévention et le suivi médical peuvent désormais être effectués de façon plus précise. De l’usage simple, tel que le suivi du cycle menstruel (avec les applications Flo ou Clue, par exemple), à un usage plus complexe, comme le suivi à domicile des patients atteints de cancer du poumon (Moovcare) ou de diabète de type 1 (Novi-Check), des applications permettent aujourd’hui d’assister les patients, faire de la prévention, et favoriser la remontée d’informations au personnel soignant.
Les dispositifs médicaux portables – ou wearables – rencontrent également un succès grandissant : le marché mondial était en effet évalué à 13,8 milliards de dollars en 2020, et il devrait atteindre 37,4 milliards de dollars d’ici 2028. Montres, tensiomètres ou encore glycomètres connectés… Grâce aux wearables, les patients ont la possibilité de collecter leurs propres données de santé et de les communiquer sous forme numérique à leur médecin, ce qui élimine la nécessité de rendez-vous en personne.
La téléconsultation pour lutter contre les déserts médicaux
Les déserts médicaux sont un réel problème en France : selon un rapport sénatorial remis le 29 mars 2022, 11% des Français n’ont pas de médecin traitant et 1,6 millions de personnes renoncent chaque année à des soins. Alors qu’elle peinait à se démocratiser, la téléconsultation a été boostée par la pandémie de Covid-19 et se présente comme une solution efficace à la lutte contre la pénurie de soignants.
Remboursée par l’Assurance Maladie à hauteur des consultations classiques en cabinet médical, la téléconsultation permet aux patients et aux professionnels de santé d’interagir plus facilement et plus efficacement. Les patients peuvent en effet prendre un rendez-vous médical en ligne sans se rendre dans un établissement de santé. Grâce à l’application qui facilite le processus de prise de rendez-vous (par exemple, Doctolib ou Qare), le système permet la création de notifications de rappel tandis que les médecins préparent les calendriers de rendez-vous en fonction de leur propre disponibilité. Par ailleurs, le système aide à gérer le processus de manière beaucoup plus efficace en transmettant aux professionnels de la santé les informations relatives aux rendez-vous annulés ou reportés.
Bio-impression 3D, un véritable espoir
L’intérêt du grand public et des professionnels pour la bio-impression 3D de tissus humains ne fait qu’augmenter. Les revenus de la bio-impression devraient atteindre près de 1,2 milliard de dollars en 2028, contre seulement 182 millions de dollars aujourd’hui. Même si la transplantation d’organes imprimés n’est pas pour tout de suite, le recours à la bio-impression dans les tests de médicaments et de cosmétiques augmente rapidement. L’utilisation de tissus et d’organes imprimés permet en effet d’éviter les tests sur les animaux et de tester des tissus et des organes imprimés qui sont des substituts réalistes des produits réels.
Récemment aux États-Unis, l’équipe de recherche du National Eye Institute (NEI), qui fait partie des National Institutes of Health, a utilisé des cellules souches de patients et la bio-impression 3D pour produire des tissus oculaires qui permettront de mieux comprendre les mécanismes des maladies cécitantes. Les scientifiques ont imprimé une combinaison de cellules qui forment la barrière externe sang-rétine.
Plus impressionnant encore : en 2017, une équipe de chercheurs danois est parvenue à créer un ovaire artificiel à partir de tissu humain et grâce à une imprimante 3D. Son principal avantage réside dans sa capacité à maintenir en vie des œufs humains pendant plusieurs semaines. Des tests effectués sur sept souris se sont révélés concluants puisque trois d’entre elles ont réussi à donner naissance à des portées de souriceaux en parfaite santé. Ceci représente un véritable espoir ! Il reste cependant un long chemin à parcourir pour que ce procédé entre dans les mœurs et cela soulève d’importantes questions éthiques.
Intelligence artificielle et aide au diagnostic
Le recours à l’intelligence artificielle pour l’aide au diagnostic permet véritablement de soulager les médecins et établissement médicaux surchargés. En effet, elle permet de réduire la pression de la charge de travail et d’augmenter l’efficacité des praticiens. Les algorithmes de machine learning et de deep learning ont récemment fait d’importants progrès dans la reconnaissance autonome de maladies. A l’heure où la charge de travail des soignants dépasse leurs capacités, l’intelligence artificielle présente une véritable opportunité pour l’aide au diagnostic. L’IA a en effet la capacité d’analyser et de donner un sens à des quantités massives de données, de trouver des modèles et de faire des prédictions, et ce, à moindre coût.
Récemment, deux chercheurs du Massachusetts General Hospital ont mis au point un dispositif capable de rendre un diagnostic de cancer en une heure, sans biopsie invasive, à l’aide d’un smartphone. Le système D3, ou diagnostic par diffraction numérique, est un petit appareil qui se fixe à l’appareil photo du smartphone pour le transformer en un puissant microscope capable d’analyser un échantillon de quelques cellules, prélevé à partir d’un échantillon de sang, d’une biopsie à l’aiguille fine ou d’un frottis. Le système injecte dans l’échantillon des anticorps spéciaux qui « s’illuminent » lorsqu’ils trouvent une cellule cancéreuse. Ce type dispositif est une chance pour les déserts médicaux et les pays en développement.
Article écrit par Audrey Grangerac
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